jeudi 9 juin 2011

Un soir après dîner 


Après dîner, comme tous les soir chacun se retrouve autour de la fontaine dehors pour laver son assiette, se brosser les dents, se laver les pieds s'arroser s'amuser aussi.
Ce soir là , il fait un peu froid, il a plu dans la journée, tout est humide .
Je reviens de la fontaine pour déposer quelques assiettes , il n'y a plus de lumière dans la cuisine plus d'ampoule à l'entrée de la maison, c'est le noir le plus complet ! Une des filles me crie "sister attention".
J 'ai le pied sur la dernière marche la pierre est glissante me voici déséquilibrée , j'essaie de me retenir sur le cadre de la porte mes doigts n'adhèrent pas , tete et dos  heurtent le mur de pierres et je me retrouve assommée dans la boue incapable de me relever ! Au bout de quelques secondes des enfants me voient parterre et appelle à l'aide . 
C'est B. une volontaire de passage pour quelques jours à la maison qui m'aide à me relever , me fait asseoir me demande comment je m'appelle pour s'assurer que tout va bien . ouf tout va bien les quatre membres fonctionnent .
Une dose d'arnica un peu d'hélichryse romaine ( merci J Yves) sur la bosse de la tete et je me couche .
Cette fois ci ce n'est pas le coté droit qui a pris mais le coté gauche , oui Maryse je t'entends !
Le lendemain matin je suis un peu raide et j'ai très mal au dos ,alors arnica et Helichryse auxquels je rajoute 2 aspirines et bien sur la question en éclatant de rire : Mais pourquoi?  
Je vaque à mes occupations quotidiennes descends jusqu'au bureau et vers 15h je m'allonge jusqu'au diner .
Le lendemain matin la douleur du dos s'intensifie et je fais mon auto diagnostique : rire,  respirer fort sont douloureux , ce n'est qu'une cote
 cassée ! 
Pour en avoir le coeur net et pour aussi voir comment ça marche , je me rends à l'hopital.
Le CITTA hospital est privé, géré par une ONG. Très propre et presque luxueux comparativement à l’hôpital publique .
Le médecin me reçoit de façon très courtoise et demande une radio .Je passe donc en salle de radiologie: matériel neuf des années 60 .
Les deux jeunes techniciens s'appliquent consciencieusement , règlent les machines au mieux s'assurent que tout est en ordre n'osent pas me toucher pour me mettre dans la bonne position .
 Un premier cliché est tiré , mis en développement , sorti de l'eau , et les deux techniciens s'accordent pour dire qu'on ne voit rien !
Deuxième cliché debout cette fois ci, torse nu la douleur est sur les dernières cotes flottantes .
Les deux clichés sont disposés sur un porte cliché en métal que l'on accroche dehors dans un creux de mur pour faire sécher les radios et quand elles seront sèches le médecin me reverra!
Comme il fait beau je m'installe dehors et observe les allées et venues des patients et malheureusement sans comprendre un seul mot !
Un brancard recouvert d'une couverture arrive porté par six personnes seules les chaussures sont visibles .
Le médecin m'expliquera ensuite que ce patient est en phase terminale d'un cancer du poumon et que l'on ne peut plus rien faire .
Finalement le médecin confirme mon diagnostic mais impossible de voir les radios! A mon avis elles ne devaient pas etre très lisibles . Je le crois sur parole . Il me prescrit un mélange calcium vitamine D que je prends et je laisse l' anti inflammatoire en gel et l'anti douleur .
Cet incident m'a fait aussi réaliser que je devais lever le pied et que la fatigue était là.
Depuis j'ai arrêté les cours d'anglais et consacre mon temps à l'adduction d'eau pour l'école .
Aujourd'hui tout va bien , je ne redescendrai pas à Jumla à pied comme je ai envisagé à un moment car la mousson est  là et marcher sous la pluie et dans les chemins glissants n'offre que très peu d’intérêt.
Le 20 je serai de retour à KTM!











 heurter le  

Enterrement



La nuit dernière un vieux Monsieur du quartier est mort .
Ce matin vers 7 heures le cortège funèbre  est passé en contrebas de la maison .
Le mort recouvert de voiles orange et rouge était assis sur un fauteuil en bois posé sur un plateau et porté à dos d’hommes

Le Dhami  l’homme qui danse jusqu’à tomber en transes ouvrait le cortège suivi par deux joueurs de tambour dont les sons monotones s’étiraient dans la fraîcheur du matin et ensuite un groupe d’une trentaine d’hommes escortait le cortège .
Tous ensemble ils ont emprunté le chemin muletier qui descend jusqu’ à la rivière Karnali.
En temps normal il faut environ deux heures pour y descendre !
A un endroit précis de la rivière se trouve un lieu réservé aux crémations . C’est là que le corps sera déposé pour être incinéré . C’est le fils aîné du défunt ou de la  défunte qui allumera la flamme puis les cendres seront remises à la rivière .
N’ayant vu aucune femme dans le cortège j’ai posé la question pourquoi ?
Il m’a été répondu  que les femmes ne participaient pas aux enterrements parce qu’elles pleurent !
Autre culture difficile pour moi  à comprendre et à accepter .