jeudi 28 avril 2011

Après midi cinéma





Qui m’a dit qu’il n’y avait rien à Simikot que c’était presque le bout du monde ?
Il y a certes le froid et la douche froide ça c’est sur , mais il y a aussi des épiceries , un magasin ou l’on peut acheter des DVD pour regarder des films, un autre pour le tétéphone portable, un hôtel, un hébergement pour touristes  un restaurant, deux hôpitaux, un aéroport et aussi un cinéma !
Oui c’est le ciména qui a tout mon intérêt cet après midi ! Mais il me faut remonter un peu le temps :
Hier nous étions tous à l’école , et vers onze heures trois professeurs sont entrés dans la salle de classe ou je me trouvais et nous ont dit : tous les prof s’arretent de travailler , nous déclanchons une grève . Nous avons plusieurs revendications notamment des salaires impayés depuis quatre mois pour certains. Nous avons un rendez vous avec les membres du gouvernement en début d’après midi et selon les résultats des négociations, nous reprenons le travail ou nous poursuivons la grève ! Professeurs et élèves ont été prévenus , les élèves quitterons l’école dans une demi heure !
Je suis restée en salle de classe pour marquer ma solidarité avec les professeurs . Ceci nous a permis de mieux faire connaissance et de discuter tranquillement et surtout de répondre à leurs questions .( dont l’inévitable question «  how old are you ? » ? et lorsque je réponds 65 ans ce sont littéralement des cris d’étonnement qui fusent de la part de tout le monde ! )
  Vers midi je suis rentrée à la maison, et comme il pleuvait , nous avons décidé de louer un DVD, mais on n’a pas su le brancher sur l’ordinateur , et mes connaissances en informatiques n’ont pas fait l’affaire !!!!!!!!!!!
Ce matin je me suis rendue à l’école et les professeurs m’ont dit qu’ils reconduisaient leur grève de façon illimitée n’ayant pu obtenir satisfaction à leur demandes .
Comme il pleuvait encore aujourd’hui , ( avec la neige à 3500 m ) que nous ne savions pas brancher le DVD sur l’ordinateur de la maison, une des jeunes filles m’a dit qu’il y avait un cinéma à Simikot .
Alors Banco pour un après midi cinéma ! Nous avons rapidement avalé notre lunch et
à 13h, heure d’ouverture, nous étions tous devant la salle. Et là plus d’électricité !!!!!!!!!!!     Heureusement, nous avons bénéficié d’une petite éclaircie car nous attendions tous dehors que l’électricité revienne.
Puis la première séance a débuté  vers 14h .
Le prix des places ? Il y a trois prix : 35 Roupies pour les bancs devant, 40 pour ceux du milieu et 50 pour ceux du fond. Tout le monde s’est précipité sur les bancs devant et la séance a commencée. Le patron du ciné m’a apporté un fauteuil et je me suis installée à l’abris face à la montagne en buvant un thé poivré !
Pas belle la vie ?   
Les photos vous permettront de mieux visualiser le lieu .
Nous avons tous passé un bel après midi !  

dimanche 24 avril 2011

Arrivée à Simikot



7 avril 2011 !

Me voici enfin arrivée à Simikot . L'avion a enfin pu aterrir vers 10h30 ce matin jeudi .
 Simikot est la capitale du distric de Humla qui comprend 27 villages appelés :
"Village Development Comitee" et chacun de ces VDC  regroupe encore  plusieurs autres petits villages sous son autorité administrative  .
Le pays est divisé en 5 régions, 14 zones, 75 districts . Humla fait donc partie de  l’un  de ces 75 districts et plus particulièrement ceux classés dans les « régions éloignées » !
Les villages sont raccordés les uns aux autres par des sentiers muletiers uniquement et peuvent etre à une demi heure,  2h de marche comme à trois jours voire meme plus c’est la raison pour laquelle ils sont classés comme faisant partie des « régions éloignées »  ! Etant sur place maintenant je comprends mieux les difficultés d’accès .
 Des routes certes mais à quels prix !!!!!!!!! les travaux seraient possibles avec nos technologies actuelles mais qui prendrait en charge ces coûts pharaoniques dans un pays ou les gens sont pratiquement en état de survie pour la majorité !
Le moyen de transport le plus facile reste donc l’avion et parfois l’hélicoptère  . La piste d’atterrissage de l’aéroport n’est pas goudronnée , donc la pluie, la neige, le gel,  le dégel,
 le vent sont des éléments suffisants pour perturber les rotations des avions .
 C’est ce qui explique que j’ai du attendre 5 jours à Nepalgunj , et que le directeur qui n’a pas eu de place dans le meme avion que moi est toujours à Nepalgunj en attente des conditions favorables d’atterrissage !
Tout ceci donne au temps une autre dimension, un autre rythme à la vie, rien n’est urgent. J’ai meme  parfois l’impression d’un fatalisme qui s’installe de façon insidieuse .
Je dirais presque que ce sont les conditions météorologiques et les saisons qui règlent pour beaucoup la vie des gens ici . Nous sommes à 3000m d’altitude .
La vie est rude dans ces villages de par l’altitude, le climat, le zéro confort tel que nous le connaissons, le poids ancestral des coutumes et l’état de survie dans lequel se trouve environ 80°/° de la population .
 Pratiquement tous, ou  presque tous, les villages sont alimentés en électricité et comparativement à Kathmandu il n’y a pas de coupures qui vous laisse dans l’obscurité complète sans crier gare .
L’eau courante : ni sur l’évier ni à tous les étages !!! Il y a pratiquement un point d’eau froide par maison le plus souvent à l’extérieur . Il sert d’évier, de lavabo, de salle de bain,  de machine à laver programme brosse et huile de coude, de machine à laver la vaisselle eau froide uniquement sans séchage. Certaines maisons ont obtenu des panneaux solaires qui apportent un peu de confort en réchauffant l’eau .
 Les toilettes sont à la turc, sans chasse d’eau et sans PQ mais il y a  toujours un seau d’eau très propre, dans lequel un petit récipient permet de prendre de l’eau et de se laver après avoir fait ses besoins !   
L’eau pour la nourriture et la boisson est stockée à l’intérieur, coté cuisine dans des bidons réservés à cet usage .
Le chauffage ? je dirais qu’il n’existe que pour faire à manger !
Personnellement je pense qu’il faut être né dans ces contrées pour pouvoir s’y adapter et y vivre ! 

Nouvel an au Népal



Aujourd’hui jeudi 14 avril 2011, nous célébrons le premier jour de l’année 2068 selon le calendrier Népali.
Pas d’école bien sur pour les enfants !
Les ânes les mules, bêtes de somme dans le village, sont eux aussi en repos,on n’entend pas leurs clochettes tintinnabuler.
Lever plus tard ce matin . Un grand soleil éclaire les montagnes couvertes de neige fraîche de la veille, l’air est vif.
Après thé bouillant et biscuits les enfants sont déjà dehors à jouer . Dalbhat aujourd’hui est servi un peu plus tard . La maitresse de maison nous a préparé un pudding au riz, sucré uniquement par les quelques raisins secs et des morceaux coupés très fin de noix de coco.
Tout le monde mange de bon cœur 
   Nous descendons dans le bas du village au dessous de l’aéroport et les garçons vont jouer au criket.

  

mardi 5 avril 2011

Nuit dans le bus Kathmandu - Nepalgunj





Le premier avril après avoir bouclé mon sac , dit au revoir à tout le monde, je me suis retrouvée au bureau d’où j’avais un accès  internet et j’ai mis un peu d’ordre dans mon petit ordinateur .
A 17h30 le taxi est venu nous chercher , nous étions 5 à partir , pour nous conduire à la gare des bus . Il y avait du monde , des bagages de partout ! Sur un bus on hissait une armoire sur la galerie, sur un autre une moto, et les sacs s’entassaient dans les coffres arrière .
 La mouvance humaine !
Les enfants des rues étaient là aussi à jouer : l’un courrait derrière  son petit cerceau attaché  au bout d’un bâton  un autre habillé tout en blanc tirait au bout de sa ficelle un morceau de brique cassée , son chien , son petit nounours, son unique trésor du moment ? ……. D’ autres jouaient aux osselets d’autres  erraient à la recherche de quelque chose qui allait peut être les distraire !
Avant de partir j’ai voulu « prendre mes précautions » question wc . la nuit tombait . Je me suis dirigée vers l’endroit qui m’avait été indiqué et me suis retrouvée face à une cabane  sordide : trois tôles ondulées accolées sur un mur de fond une autre servait de toit et une rigole , sans eau, dans laquelle chacun déposait sa merde !!!!!!!!!!!!! J’ai bravé tout ça malgré l’envie de vomir qui m’a saisie !   Je ne m’étendrais pas plus sur les odeurs . J’avais besoin d’un peu d’eau  ne serait ce que pour me laver les mains , mais rien qui ressemblait à un robinet . Alors j’ai demandé à l’homme qui tenait la station service, ou je pouvais me laver les mains, comme il n’avait pas de client il m’a accompagnée dans l’arrière cuisine d’un petit boui boui ou j’ai pu me rafraîchir un peu ! Heureusement que j’ai pu ensuite respirer un peu d’air frais avant de remonter dans le bus . A ce moment là je me suis souvenue que mon amie Pilar , avant de partir , m’avait donnée deux bracelets « anti mal des transports » que j’avais précieusement rangés dans mon petit sac à dos . J’ai sorti la boite et après avoir lu la notice d’utilisation je les ai placés comme indiqué sur le point d’acupuncture NeiKuan  sur chaque poignet . Pas le moindre mal de cœur ni d’estomac barbouillé vraiment fantastique .  Merci Piloue .
Le bus était plein, pour ne pas dire bondé !
Plein parce que toutes les places assises avait été vendues , bondé parce que les derniers arrivés étaient assis directement dans l’allée qui sur un petit tabouret qui sur des couvertures !
Puis le bus a démarré et a encore pris quelques voyageurs avant de quitter la ville , il était 19h30 . Les passagers « allée » se sont installés pour la nuit : les pieds des uns servant d’oreiller pour celui de devant !  Vers 23h , arrêt pour manger le Dalbat . Deux bus entier se sont arrêtés au même moment et en 45 minute tout le monde avait mangé ! Et là toilettes et eau de grand standing en comparaison ! Puis nous avons repris la route avec quelques arrêts en pleine nature . A un moment , un sac mal calé m’est tombé sur le front et je me suis  retrouvée avec une bosse et un bleu énorme le lendemain matin  ! les aléas du voyage . 
Nepalgunj ! Je dormais profondément quand le directeur m’a réveillé pour me dire que nous étions arrivés . En quelques secondes il m’a fallu reprendre pied dans la réalité des choses : attraper mes sacs , mon pull,  ma doudoune ,mon écharpe , mes deux bras n’y suffisaient
 pas , ce réveil brutal m’avait  tout simplement mise grognon ! Le bus était arrêté sur le bord de la route en pleine campagne , du moins dans ce qui m’a paru être la pleine campagne ,au milieu de détritus et de merdes et des gars en rickshaw qui essayaient d’attraper mes bagages et les manches de ma doudoune et de mon écharpe qui traînaient parterre .Et puis pourquoi tous ces rickshaw ?  Réveil brutal de fin du monde quoi !!!!!!!!!!!!  Nous avons pris un rickshaw direction aéroport , c’est la raison pour laquelle le bus nous a laissé en pleine campagne . Là une chambre nous attendait . J’ai posé mes affaires , pris une douche et suis partie à la découverte de mon environnement immédiat ! Puis dalbat et sieste . c’en était assez pour la nuit et la  journée !     

samedi 2 avril 2011

Quand les hommes vivront d'Amour !


Hier soir confirmation est arrivée que le départ pour Simikot était pour demain donc en fait aujourd'hui !
A 5h30 ce matin les premiers "petits" étaient debout, pipi , jeux tranquilles et à 6h la maison était déja pleine de bruits, de rires et de cris ! Après le thé , rangement des chambres, jeux, puis quelques prises de sang à terminer pour les plus petits effrayés par les piqûres , il y a eu quelques hurlements .
Un bilan de santé complet pour chacun est en train d’être fait et la prise de sang en est l'élément majeur .
Après Dalbat j'ai commencé à faire mon sac dans le salon, tous les plus petits étaient là à mettre leurs mains partout pour m'aider , et les pourquoi et comment fusaient de partout! Mais la question qui revenait le plus
 c'était : why do you go, ou please don't go .Ca commençait à brasser dans mon petit intérieur !
Et puis les sacs ont été bouclés : mon gros sac à dos , mon petit sac à dos "sac à main" et un autre sac rempli de cadeaux remis par les plus grands pour les offrir à leurs copains , frère , soeur , qui vivent à Simikot .
Et là on ne riait plus , Gil sister partait  . Ils voulaient tous m'aider à porter mon sac , des "on va t'aider , on va t'aider" fusaient de partout.
Et puis il a fallu dire Good Bye . Les coeurs étaient gros qui des leurs ou du mien l'était le plus j'ignore mais le mien était lourd très lourd meme  .
Je suis montée dans les chambres pour dire au revoir aux plus grandes filles et là  l'une d'entre elle a disparue sous son lit ne pouvant pas dire au revoir et lorsque je me suis retrouvée sur le pas de la porte elle était la avec ses grands yeux noirs !
Deux des plus grands m'ont accompagnée et m'ont aidée à porter mon gros sac à dos sur les petits chemins qui traversent les  jardins , les champs de pommes de terre et de blé pour arriver jusqu'à  la rue principale .
Un autre au revoir à ces deux grands gars qui eux aussi ont vécu "une enfance de rue" et qui grâce à la générosité et la compréhension de certains ont pu se reconstruire et repartir pour une autre vie . C'est quand meme cette jeunesse qui  pourra faire grandir ce pays !
J' ai sauté dans le taxi  qui comme par hasard se trouvait là , j'ai quitté mes lunettes qui commençaient à s'embuer et j'ai laissé aller !