jeudi 26 mai 2011

Bandas





Quiz contest et banda

Depuis la semaine dernière l’école se prépare pour le « quiz contest ».
Six équipes ont été constituées : bleu, rouge, rose, jaune, blanche, verte.
Vendredi  à la fin des cours du matin toute l’école est prête : les tables du jury avec l’ordinateur,  les bancs pour les participants, tous les élèves en spectateurs, et les professeurs en service d’ordre. Vers midi et demi le conteste démarre. Il fait chaud mais comme le soleil joue à cache-cache avec les nuages la chaleur est supportable.
Nous sommes toujours dans la première manche lorsque des bruits de foule montent de la rue scandant des phrases incompréhensibles pour moi, mais tout ceci  a bien  l’air d’une manifestation. Je remarque qu’un homme vêtu d’un blouson de cuir noir
est entré dans la cour, s’est approché jusqu’au premier rang des élèves puis est reparti . La manifestation continue à descendre la rue, puis environ ¼ d’heure après remonte une rue perpendiculaire à l’école.
Et là le président du jury annonce que le conteste est arrêté, que nous devons fermer l’école car nous risquons des représailles de la part des manifestants.
En dix minutes  bancs et tables sont rangés et la cour de l’école s’est vidée.
 En remontant la rue pour rentrer à la maison j’aperçois les gendarmes avec gilet pare balle et matraque faisant face à une cinquantaine de manifestants ( des hommes uniquement). Je sors mon appareil photo et un gendarme me demande de ne pas prendre de photo je m’exécute !
Les manifestants repartent et s’arrêtent devant chaque boutique exigeant sa fermeture et chacun s’exécute sans discuter.  
Les « Bandas » sont des sortes de grèves politiques qui immobilisent le pays .
D’après les nouvelles qui me viennent « d’en bas des villes » la situation politique n’est pas très brillante . Une nouvelle constitution devrait etre présentée au pays le 28 mai . Nous sommes dans l’attente !
La presse française parle t elle de ces problèmes ou sont ils mineurs par rapport à ceux de la France ?

mercredi 25 mai 2011

Visite de la maternité à l'hopital






Voici quelques jours nous avons reçus d’un hopital français  plusieurs cartons de matériel médical principalement utilisé en gynécologie.
Ce matin nous avons pris rendez-vous avec l’hôpital pour d’abord les informer et ensuite organiser la livraison qui je vous le rappelle se fera soit à dos d’homme ou d’âne ou de yak !
Deux autres ONG nous accompagnaient .
La personne que nous devions rencontrer n’était pas au bureau et nous sommes donc allés la chercher chez elle.
S’en est suivi une réunion à 6 en Népali, que je me suis faite  traduire ensuite . La demande de l’hôpital a été la suivante :
Pour pouvoir assurer la qualité de nos services nous allons avoir besoin d’une formation pour l’utilisation de ce nouveau matériel il serait bon de la  prévoir  . Qui va pouvoir  assurer la formation et qui va la financer ? ?
J’ai ensuite visité la maternité : elle est ouverte 24h/24 . Lorsque l’enfant est né il est mis pour une ou deux heures dans « un caisson pour le réchauffer » .
 Une chambre commune attenante à la salle d’accouchement  permet à la maman de rester 24h pour se reposer, recevoir des conseils et des soins si nécessaire ,  et ensuite elle rentre chez elle ,soit avec son mari ou avec les membres de la famille qui l’ont accompagnée.
Inutile de penser ambulance pour rentrer , la maman prend son petitout sur son dos et se fait jusqu’à 5 à 6 heures  de marche à pieds pour rentrer dans son village , tout en réalisant , sans transition que petit à petit  sa vie vient de prendre une autre dimension.
Les mamans ici donnent le sein à leurs enfants au moins jusqu’à 3ans  
Je pense que certaines jeunes femmes que j’ai vues à la maternité n’avaient pas plus de 16 ans
et se demandaient comment elles se retrouvaient enceinte.  Dur à dire mais c’est aussi une réalité.
Hier en rentrant d’une grande balade j’ai croisé une jeune femme enceinte ( 16/17 ans pas plus ) qui revenait d’une visite à  l’hopital . Elle  marchait difficilement en geignant à chaque pas elle été accompagnée de sa sœur et son mari l’un et l’autre portant des sacs et la maman en plus une petite fille de 2 ans environ sur son dos . Ils m’ont demandé à manger et de les aider . Je n’avais qu’un peu d’eau mais rien à manger. J’avais une heure de marche pour arriver à Simikot et eux trois heures pour atteindre leur village. Je n’ai rien pu faire face à cette souffrance sinon essayer de les rassurer en leur parlant un peu meme en français .
Les limites de l’aide , la dureté de la vie , les conditions de vie de certaines femmes ?

mercredi 4 mai 2011

Journée piscine à 3000m d'altitude




Troisième jour de grève des professeurs de l’école ! Les enfants prennent ça pour des vacances. Oubliés les devoirs à faire, les leçons à apprendre, la vie est belle !
Après deux jours de pluie, et la neige à 3500m d’altitude le soleil est de retour et les enfants décident
 «  d’aller à la piscine ». Nous embarquons le déjeuner ( qui se compose d’un sachet de soupe de nouilles sèches que les enfants mangent avec beaucoup de plaisir) et nous voilà partis. Nous empruntons le chemin muletier qui descend vers le village de Huldim  et la Didi qui nous accompagne nous dit qu’il nous faut descendre jusqu’à la rivière. Qu’à cela ne  tienne nous descendons jusqu’au torrent, ou nous découvrons un pont, un moulin à farine, et une toute petite usine hydroélectrique, qui produit le courant pour une grande partie de la région. Mais de là, il nous faut tout simplement remonter presque jusqu’au sommet, car la piscine n’est autre que un « trop plein » construit en ciment et qui doit mesurer 3m de large sur  7m de long et 3m de profondeur. Nous empruntons l’escalier de pierre qui monte par paliers certes,  mais à la verticale, parallèle à la prise d’eau ! En rien de temps les enfants atteignent la plate forme et les voilà dans l’eau. Je vous laisse imaginer la température de l’eau qui arrive direct des glaciers et nous sommes à 3000m d’altitude. Ce sont les plus grands qui plongent à 4/5m du bord et qui ressortent le plus rapidement possible ! Les plus petits qui ne savent pas nager regardent les grands avec admiration, ils voudraient bien faire la meme chose mais ils se rendent bien compte que ce n’est pas possible. Certains se mettent en slip et trempent les jambes les bras mais rien qu’avec ça ils ont le souffle coupé. En slip et tee-shirt je me suis mise à l’eau, il me fallait bien essayer, ça m’a quand meme valu quelques cachets d’aspirine pour calmer les douleurs de mes vieilles articulations !!
Dès que le soleil s’est caché derrière les nuages,  nous sommes rentrés fatigués mais heureux et fiers.